La malnutrition, sous toutes ses formes, continue de constituer un défi majeur pour de nombreux pays africains, compromettant la santé, le bien-être et le développement économique des populations. Ce sommet a été une occasion cruciale pour les dirigeants africains, les experts en santé, les ONG et les partenaires internationaux de se réunir, de partager leurs connaissances et leurs expériences, et de trouver des solutions innovantes pour lutter contre ce fléau.

Selon les données de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), près de 256 millions de personnes souffrent de la faim en Afrique subsaharienne, soit près d’un quart de la population totale de la région. De plus, la malnutrition infantile reste un problème grave, avec environ un enfant sur quatre de moins de cinq ans souffrant de retard de croissance.

La malnutrition affecte non seulement la santé des individus, mais aussi leur productivité économique et leur capacité à subvenir à leurs besoins essentiels. Les enfants malnutris sont plus susceptibles de souffrir de maladies, d’avoir des retards de développement et de performances scolaires, ce qui compromet leur avenir et leur capacité à contribuer au développement de leur pays. De même, la malnutrition chez les adultes entraîne une baisse de la productivité et des revenus, ce qui peut perpétuer le cycle de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire.

C’est dans ce contexte alarmant que les dirigeants africains et leurs partenaires se sont réunis lors d’une réunion de haut niveau pour la nutrition, en marge du 37e Sommet de l’Union africaine, afin de discuter des stratégies et des actions à entreprendre pour accélérer la réduction de la malnutrition en Afrique d’ici 2025. Cette rencontre, qui s’est tenue le 16 février 2024 à l’hôtel Hyatt Regency Addis-Abeba, a jeté les bases d’une collaboration renforcée et d’une action concertée pour relever ce défi urgent.

« La malnutrition en Afrique est un obstacle majeur à la réalisation de notre plein potentiel économique et social. Nous devons agir avec détermination et coopération pour inverser cette tendance alarmante », a souligné le Représentant de la Commission de l’Union africaine lors du sommet.

Le changement climatique, la pauvreté, la faim et la maladie : principaux facteurs de malnutrition en Afrique
Plusieurs facteurs sous-jacents contribuent à la prévalence persistante de la malnutrition en Afrique. Parmi ceux-ci figurent la pauvreté, la faim,la maladie, l’accès limité à des aliments nutritifs et abordables, les pratiques agricoles non durables, les conflits armés, les crises climatiques et les systèmes de santé fragiles adéquate sont les principaux facteurs de malnutrition en Afrique et sont liées aux mauvaises conditions de vie, au manque d’éducation, aux moyens de subsistance précaires et au manque d’accès aux services de base tels que les soins de santé et les aliments sains et nutritifs. En outre, les inégalités sociales et économiques exacerbent souvent les disparités en matière de nutrition, en privant les populations les plus vulnérables des ressources nécessaires pour une alimentation.

Cependant, la malnutrition continue d’avoir un impact significatif sur l’Afrique : 41 % des enfants de moins de cinq ans souffrent de diverses formes de malnutrition, 61 millions d’enfants souffrent d’un retard de croissance et 12 millions d’enfants sont émaciés. Le fardeau économique de la malnutrition est énorme et réduit la productivité et le potentiel des pays. Le résultat de cette discussion éclairera les stratégies et les activités que la Commission de l’Union africaine et ses partenaires défendront pour accélérer la réduction de la malnutrition en 2025 en Afrique.« Ces dernières années, nous avons concentré à juste titre beaucoup de nos énergies sur la lutte contre la faim, mais ce que nous devons reconnaître, c’est que l’éradication de la faim ne garantit pas une meilleure nutrition », a dit le Dr Felicitas Zawaira, Directrice du volet santé familiale et génésique au Bureau régional de l’OMS.

Les maladies non transmissibles liées à l’obésité et à l’alimentation sont en grande partie le résultat de modes de vie caractérisés par une activité physique limitée et une consommation d’aliments hautement nutritifs riches en calories, en sucres, en graisses, en sel et en additifs, mais pauvres en nutriments essentiels.
L’éducation communautaire sur l’alimentation,efforts actuels pour combattre la Malnutrition
Face à cette réalité alarmante, les dirigeants affirment qu’un financement et des politiques plus fortes sont nécessaires pour lutter contre la malnutrition qui touche plus de 80 millions d’enfants. Les gouvernements africains, en collaboration avec des organisations internationales et des ONG, ont lancé diverses initiatives innovantes pour combattre la malnutrition et améliorer la santé des populations.

Parmi ces initiatives figurent les programmes d’alimentation scolaire, qui ont été mis en place dans de nombreux pays pour fournir des repas nutritifs aux enfants dans les écoles. Ces programmes ne se contentent pas d’améliorer la nutrition des enfants, mais ils encouragent également la scolarisation et réduisent l’absentéisme.

De plus, des campagnes de sensibilisation et d’éducation sont menées pour informer les communautés sur les pratiques alimentaires saines, l’allaitement maternel exclusif et l’importance des régimes alimentaires équilibrés. L’éducation nutritionnelle joue un rôle crucial dans la prévention de la malnutrition.

L’éducation communautaire sur l’alimentation peut jouer un rôle crucial dans l’autonomisation des femmes et des mères pour assurer que leurs enfants âgés de 0 à 5 ans ne souffrent pas de malnutrition. Grâce à des programmes éducatifs axés sur la nutrition, les femmes ont acquis des connaissances essentielles sur l’allaitement maternel, la diversification alimentaire et la préparation de repas équilibrés.

Elles ont appris à identifier les signes de malnutrition et à prendre des mesures préventives pour garantir que leurs enfants reçoivent une alimentation adéquate pour leur croissance et leur développement. En renforçant les capacités des femmes au sein de la communauté, ces programmes ont contribué à réduire le taux de malnutrition infantile et à améliorer la santé globale des enfants dans la région.

Les gouvernements investissent également dans le renforcement des systèmes de santé pour fournir des services de nutrition de base, y compris le dépistage et la prise en charge des enfants malnutris, ainsi que des programmes de supplémentation en micronutriments.
« La lutte contre la malnutrition est une priorité absolue pour la Banque africaine de développement. Nous devons mobiliser les ressources nécessaires et coordonner nos efforts pour assurer un avenir meilleur et plus sain pour les générations futures », a ajouté Akinwumi A. Adesina, Représentant de la Banque africaine de développement.
En outre, des initiatives visant à promouvoir l’agriculture durable et à accroître la sécurité alimentaire sont essentielles pour lutter contre la malnutrition. La promotion de l’agriculture familiale, l’accès aux semences améliorées et aux pratiques agricoles durables peuvent contribuer à renforcer la résilience des communautés face à la malnutrition.
L’Afrique s’engage vers un avenir sans malnutrition
Pour surmonter ces défis, une approche holistique et multisectorielle est nécessaire. Les gouvernements africains doivent intégrer la nutrition dans leurs politiques de développement et investir dans des programmes de nutrition sensibles aux contextes locaux. La collaboration entre les secteurs de la santé, de l’agriculture, de l’éducation et du développement est essentielle pour assurer des progrès durables dans la lutte contre la malnutrition. L’éducation communautaire sur l’alimentation a joué un rôle crucial dans l’autonomisation des femmes et des mères pour assurer que leurs enfants âgés de 0 à 5 ans ne souffrent pas de malnutrition. Grâce à des programmes éducatifs axés sur la nutrition, les femmes ont acquis des connaissances essentielles sur l’allaitement maternel, la diversification alimentaire et la préparation de repas équilibrés. Elles ont appris à identifier les signes de malnutrition et à prendre des mesures préventives pour garantir que leurs enfants reçoivent une alimentation adéquate pour leur croissance et leur développement. En renforçant les capacités des femmes au sein de la communauté, ces programmes ont contribué à réduire le taux de malnutrition infantile et à améliorer la santé globale des enfants dans la région.

De plus, il est impératif d’accroître la sensibilisation et la mobilisation sociale autour de la nutrition, en mettant l’accent sur l’autonomisation des femmes et des communautés pour prendre des décisions éclairées en matière de nutrition.

Enfin, un engagement politique fort au niveau national et international est essentiel pour faire de la lutte contre la malnutrition une priorité mondiale. L’agenda de développement durable à l’horizon 2030 offre une occasion unique de placer la nutrition au cœur des efforts de développement et de réaliser un progrès significatif vers un avenir sans malnutrition en Afrique et dans le monde entier. La malnutrition en Afrique reste un enjeu central pour le développement du continent. En travaillant ensemble et en investissant dans des solutions durables, nous pouvons créer un avenir où chaque individu a accès à une alimentation adéquate et nutritive, garantissant ainsi la santé, le bien-être et la prospérité pour tous les Africains.

Ferdinand Mbonihankuye depuis Addis-Abeba

Cette production a été réalisée avec le soutien du Market Access Africa

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