De gauche à droite: Dr Salomon Nsabimana enseignant à l’Université du Burundi dans la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion et Aimable Manirakiza, Fondateur et Directeur exécutif du CDE
« Ce que le Burundi attend de l’intégration à la Zone de Libre-Échange Continental Africaine (ZLECAF) est que cette zone facilite l’importation et l’exportation des marchandises intra africain parce qu’il y aura suppression progressive des barrières au commerce » annonce Dr Salomon Nsabimana, enseignant à l’Université du Burundi dans la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion et macroéconomiste et expert planification stratégique lors d’une conférence de presse organisé par le think tank Centre pour le Développement des Entreprises à l’intention des journalistes le jeudi 20 Octobre 2022 à l’hôtel le Chandelier.
A quand cette ouverture commerciale profitera au Burundi ?
Citant ISTEEBU, Dr Salomon Nsabimana indique qu’entre 2015 et 2019, les exportations burundaises en dehors de l’Afrique représentent environ 68%. En Afrique, elles représentent 32, 3%. Pour la même période, le Burundi importait de l’Eurasie les biens de plus de 70% et de l’Afrique 29%. Cela montre que les échanges entre le Burundi et d’autres pays africains sont encore faibles, analyse Dr Salomon Nsabimana.
Pour tirer profit de l’intégration du Burundi à la ZLECAF, cet expert trouve que le Burundi devrait identifier les produits susceptibles d’être vendus en Afrique afin d’en augmenter la production.
La ZLECAF profiterait au Burundi si les produits que nous achetions en Pakistan ou en Turquie, nous pourrions les importer à partir du Kenya ou d’autres pays africains proches, car ils seront peut-être bon marché, commente-t-il.
Les opérateurs économiques burundais devraient augmenter la production en quantité et en qualité. A titre d’exemple, tout le monde est d’accord que la production fruitière est riche en qualité.
Si les entrepreneurs locaux ne satisfont pas aux normes et standards internationaux en transformant ces fruits, ces entrepreneurs pourront faire faillite si un investisseur étranger injecte dans cette même filière les capitaux et la technologie supérieure à ceux de l’entrepreneur local, explique Dr Salomon.
Pour que le Burundi profite pleinement de la ZLECAF, les entrepreneurs locaux devraient comprendre qu’ils sont en compétition avec les entrepreneurs internationaux. C’est vrai qu’il y a un marché d’exportation et d’importation des marchandises qui s’offre à nous, décrypte cet expert. Sans s’y être préparé, pourtant, il ne profitera pas aux entrepreneurs locaux, met en garde cet expert.
Qu’en est-il de l’Etat ?
Pour lui, l’Etat devrait créer un climat favorable aux affaires en établissant des lois et des institutions dynamiques qui facilitent les entrepreneurs à accéder aux certificats et aux permis en temps réels tout en utilisant les moyens limités. D’où il faudrait numériser les services publics
L’Etat devrait également multiplier et améliorer la qualité des infrastructures liée aux transports et aux NTIC. Cela rend le pays compétitif, relativise cet expert.
L’objectif de cette conférence de presse qui s’inscrit dans le cadre du projet « Libérer le potentiel du commerce au Burundi » vise à promouvoir l’implémentation du ZLCAF comme solution à la création de l’emploi et des opportunités pour tous au Burundi et à éclairer les décideurs politiques et l’opinion publique sur les opportunités que le Burundi peut tirer de cette zone d’envergure continentale en vue d’une appropriation nationale à tous les échelons, fait savoir Aimable Manirakiza, Fondateur et Directeur exécutif du CDE.