Belyse Lyse Ndayizeye est conductrice en machine Bulldozer

Alors que dans certains secteurs du travail, les questions du genre sont prises en compte,  le monde du transport reste jusqu’à aujourd’hui  perçu comme une affaire d’hommes. 

«Si les hommes réussissent mieux dans le monde du transport, pourquoi pas les femmes?» Telle est la question  que Bella Carmen  Dusabe , connu sous le nom de Tamping, nom qu’elle a héritée grâce à son métier de  « Chauffeur de machine Tamping », aime se poser. Bella est native de la province Karuzi dans la commune Buhiga.Âgée de 33 ans,  elle possède le diplôme A2 dans la section juridique. Elle n’a pas eu la chance de continuer les études supérieures. C’est en 2012 qu’elle a été  recrutée  comme secrétaire dans l’entreprise française SOGEA SATOM.

Passionnée par le métier de conduire, Bella avait adressé une correspondance à ses supérieurs. Dans cette correspondance, elle voulait changer de métier passant de secrétaire au conducteur. Une demande qui n’a pas tardé à être exaucée. Puis, en 2013 Bella commence la formation aux machines Tamping.   Au sortir de la formation, elle est recrutée comme chauffeur de la machine  Tamping par cette entreprise. De ce métier, elle  s’en sort bien et  en tire profit. Au départ, elle était découragée par les qu’en-dira-t-on.  Cependant, elle a dû surmonter toutes les railleries de ses semblables. Actuellement, le succès est à remarquer, c’est un bon métier  et  sa vie s’est considérablement améliorée depuis.  Le contact avec le métier lui plaît. De plus, comme salarié, il y a une sécurité d’emploi.

Comme Bella, Belyse Lyse Ndayizeye est conductrice en machine Bulldozer. Elle est entrée dans ce métier en 2017 dans l’entreprise de SOGEA SATOM. Elle a commencé comme magasinière. Son rêve d’être chauffeur et surtout des véhicules de poids lourds date de longue main.  Elle ne compte pas s’arrêter par-là, elle veut foncer jusqu’à ce qu’elle conduise ces remorques qui font le trait d’union entre les pays de l’EAC. 

 Aujourd’hui – enfin ! 

Le développement durable prend place dans les esprits des citoyens. Un nombre grandissant d’entre nous constate que le rôle des femmes est à renforcer. Le métier d’être chauffeur n’est pas facile, ça c’est sûr. Bella et Belyse affirment avoir brisé les tabous pour se tailler une place dans cet univers masculin. Pour elles, la femme ne devrait pas rester bien douce, cloîtrée dans l’enclos familial, disent-elles, mais elles ne devraient pas laisser le champ libre aux hommes. Les femmes peuvent faire mieux que les hommes, parfois les surpasser. Elle termine en ces termes: Le travail pénible, c’est celui qui est stable.  Et d’ailleurs ce sont elles  qui ont plus de chance quand revient le moment de recrutement. 

En outre, l’émergence socio-économique des femmes revêt une importance particulière pour éradiquer la faim et la pauvreté. Professionnellement, dans un ménage où la femme gagne de l’argent, elle appuie son mari.  Comme le disent les français, l’union fait la force.

Je ne doute pas que si les femmes s’investissent dans ce métier, longtemps perçu comme celui des hommes, cela pourra changer la donne dans la vie de leur famille. Le chômage dans lequel croupissent bon nombre d’entre elles pourrait être revu à la baisse.

Bella et Belyse invitent les autres femmes à s’émanciper dans le but de promouvoir la prospérité et la liberté.  Les femmes peuvent faire mieux comme les hommes. Et à l’Etat de soutenir en amont les femmes chauffeurs.  

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